Mais avant de faire de la politique, c'est par le militantisme culturel que, très tôt, le jeune étudiant se fait remarquer et jouera un rôle majeur au sein de la communauté tamoule.
Né le 24 janvier 1950, neveu du très respecté bâtonnier René Kichenin, c'est à Marseille que le jeune Saminadin Axel entame, après son bac, ses études de médecine.
Pourtant, ce n'est pas vraiment dans la capitale phocéenne que le futur Dr Kichenin fera ses premières armes politiques. Nous sommes en 1969 et à plusieurs encablures de Marseille, à Grenoble, quelques étudiants réunionnais font leur révolution. Ils virent leur direction, jugée trop corporatiste et trop compromise avec les départementalistes. Parmi ceux qui sont à l'offensive, relevons deux noms, Alain Lorraine et Jean-Pierre Dambreville. Parmi ceux qui sont débarqués, retenons celui de Jean-Claude Fruteau. Le jeune Kichenin croise alors tout ce petit monde. Des amitiés se tissent, comme des inimitiés s'ancrent, qui auront des conséquences politiques importantes pour la Réunion une trentaine d'années plus tard.
Saminadin Axel Kichenin, se désespérant des conflits religieux, culturels et identitaires qui opposent au sein des Réunionnais d'origine indienne ceux qui exigent la stricte application de l'orthodoxie religieuse et se définissent comme tamouls, à ceux qui se considèrent comme malbars et entendent continuer à pratiquer une religion populaire comme leurs ancêtres, se fait le chantre de l'indianité et de sa voie réunionnaise.
C'est comme militant culturel indianiste et réunionnais qu'Axel Saminadin Kichenin se définit et se présente. Il n'aura alors de cesse, à son retour à La Réunion à la fin de la décennie 1970 comme médecin à Sainte-Marie, d'œuvrer au sein de l'Union Tamoule dont il est un des fondateurs pour l'unité de ce qu'on appelle désormais la communauté tamoule et l'acceptation des diverses pratiques cultuelles. L’occasion pour Axel Saminadin Kichenin de gagner en prestige.
En mai 1981 survient l'élection de François Mitterrand à la présidence de la République. Le docteur Kichenin fait alors partie de la minorité des médecins de La Réunion qui se désolidarise de ses confrères pour soutenir les mesures prises par le gouvernement de Pierre Mauroy en matière de santé publique, puis il s'engage plus ouvertement en politique en lançant son propre parti, le "Mouvement Progressiste de Gauche" ( MPG).
Pour le docteur Kichenin, la victoire de Mitterrand crée les conditions pour l'avènement d'une nouvelle politique, respectueuse du pluralisme culturel et du développement de la Réunion dans le cadre français. Le MPG a vocation à s'implanter sur toute l'île avec, pour objectif immédiat, d'enlever la municipalité de Sainte-Marie à Yves Barau qui est une des figures emblématiques de ceux qu'on appelait alors le "camp des nationaux". Maire de Sainte-Marie depuis 1967, président du Conseil régional, président de l'association des maires, Yves Barau est battu par Axel Saminadin Kichenin aux élections municipales de mars 1983 au terme d'une campagne marquée par de nombreux affrontements.
La victoire du Docteur Kichenin, à la tête d'une liste regroupant des communistes, des socialistes, mais surtout des personnalités venues du monde culturel et social, marque les esprits. Aux cotés du docteur Kichenin, de ses alliés et de ses militants du MPG dont la tête pensante est Firmin Lacpatia, on retrouve Jean-Pierre Dambreville à la direction de l'administration municipale et Alain Lorraine aux questions culturelles, mais aussi dans leur sillage de nombreux acteurs culturels comme Alain Séraphine, Boris Gamaleya, Carpanin Marimoutou notamment, tous désireux d'écrire une nouvelle page de l'histoire politique de la Réunion.
Mais passée la première année, marquée par des initiatives culturelles tout en symboles, les dissensions s'installent au sein de l'équipe municipale, ouvrant la voie à des crises et surtout à la sortie de sombres affaires, dont certaines de corruption, et de nombreux soutiens s'éloignent.
A peine un an après sa triomphale élection, Axel Saminadin Kichenin est arrêté et incarcéré. Ses partisans hurlent naturellement au complot et campent devant la prison de la rue Juliette Dodu. Axel Kichenin est finalement remis en liberté mais néanmoins condamné au terme de son procès.
Le docteur Kichenin vient d'inaugurer la longue liste d'élus qui auront maille à partir avec la justice et qui, comme lui pour quelques uns d'entre eux, fréquenteront la prison. Reconnu coupable, déchu de ses droits civiques, le docteur Kichenin sera gracié par François Mitterrand à l'occasion de sa réélection en 1988.
Le Dr Kichenin connait alors une traversée du désert de plusieurs années, avant de réapparaitre aux élections de 1998 à la tête d'un mouvement qui s'appelle désormais l'Union des Progressistes Réunionnais (UPR). Elu au Conseil Général en 1998, le docteur Kichenin fait battre Jean-Claude Fruteau à la présidence de l'assemblée départementale en lui préférant la candidature de Jean-Luc Poudroux. Vice-président du Conseil Général entre 1998 et 2004, en charge de la Coopération régionale, le docteur Kichenin présidera notamment le Conseil d'Administration du CHD, mais ne réussira jamais plus à reconquérir la municipalité de Sainte-Marie.
Quant à son parti politique, lâché par ses soutiens et amis de la première heure suite aux multiples démêlés de son fondateur avec la justice, et malgré ses changements de noms successifs, il ne réussira jamais à avoir une implantation autrement que sainte-marienne.
Si l’on peut considérer que le Dr Kichenin n’a pas réussi une implantation politique dans le temps et en dehors de son fief saint-marien, il aura incontestablement réussi à graver dans l’histoire de notre ile son combat culturel, ce par quoi le jeune étudiant s'était fait connaitre dans les années 70.
Né le 24 janvier 1950, neveu du très respecté bâtonnier René Kichenin, c'est à Marseille que le jeune Saminadin Axel entame, après son bac, ses études de médecine.
Pourtant, ce n'est pas vraiment dans la capitale phocéenne que le futur Dr Kichenin fera ses premières armes politiques. Nous sommes en 1969 et à plusieurs encablures de Marseille, à Grenoble, quelques étudiants réunionnais font leur révolution. Ils virent leur direction, jugée trop corporatiste et trop compromise avec les départementalistes. Parmi ceux qui sont à l'offensive, relevons deux noms, Alain Lorraine et Jean-Pierre Dambreville. Parmi ceux qui sont débarqués, retenons celui de Jean-Claude Fruteau. Le jeune Kichenin croise alors tout ce petit monde. Des amitiés se tissent, comme des inimitiés s'ancrent, qui auront des conséquences politiques importantes pour la Réunion une trentaine d'années plus tard.
Saminadin Axel Kichenin, se désespérant des conflits religieux, culturels et identitaires qui opposent au sein des Réunionnais d'origine indienne ceux qui exigent la stricte application de l'orthodoxie religieuse et se définissent comme tamouls, à ceux qui se considèrent comme malbars et entendent continuer à pratiquer une religion populaire comme leurs ancêtres, se fait le chantre de l'indianité et de sa voie réunionnaise.
C'est comme militant culturel indianiste et réunionnais qu'Axel Saminadin Kichenin se définit et se présente. Il n'aura alors de cesse, à son retour à La Réunion à la fin de la décennie 1970 comme médecin à Sainte-Marie, d'œuvrer au sein de l'Union Tamoule dont il est un des fondateurs pour l'unité de ce qu'on appelle désormais la communauté tamoule et l'acceptation des diverses pratiques cultuelles. L’occasion pour Axel Saminadin Kichenin de gagner en prestige.
En mai 1981 survient l'élection de François Mitterrand à la présidence de la République. Le docteur Kichenin fait alors partie de la minorité des médecins de La Réunion qui se désolidarise de ses confrères pour soutenir les mesures prises par le gouvernement de Pierre Mauroy en matière de santé publique, puis il s'engage plus ouvertement en politique en lançant son propre parti, le "Mouvement Progressiste de Gauche" ( MPG).
Pour le docteur Kichenin, la victoire de Mitterrand crée les conditions pour l'avènement d'une nouvelle politique, respectueuse du pluralisme culturel et du développement de la Réunion dans le cadre français. Le MPG a vocation à s'implanter sur toute l'île avec, pour objectif immédiat, d'enlever la municipalité de Sainte-Marie à Yves Barau qui est une des figures emblématiques de ceux qu'on appelait alors le "camp des nationaux". Maire de Sainte-Marie depuis 1967, président du Conseil régional, président de l'association des maires, Yves Barau est battu par Axel Saminadin Kichenin aux élections municipales de mars 1983 au terme d'une campagne marquée par de nombreux affrontements.
La victoire du Docteur Kichenin, à la tête d'une liste regroupant des communistes, des socialistes, mais surtout des personnalités venues du monde culturel et social, marque les esprits. Aux cotés du docteur Kichenin, de ses alliés et de ses militants du MPG dont la tête pensante est Firmin Lacpatia, on retrouve Jean-Pierre Dambreville à la direction de l'administration municipale et Alain Lorraine aux questions culturelles, mais aussi dans leur sillage de nombreux acteurs culturels comme Alain Séraphine, Boris Gamaleya, Carpanin Marimoutou notamment, tous désireux d'écrire une nouvelle page de l'histoire politique de la Réunion.
Mais passée la première année, marquée par des initiatives culturelles tout en symboles, les dissensions s'installent au sein de l'équipe municipale, ouvrant la voie à des crises et surtout à la sortie de sombres affaires, dont certaines de corruption, et de nombreux soutiens s'éloignent.
A peine un an après sa triomphale élection, Axel Saminadin Kichenin est arrêté et incarcéré. Ses partisans hurlent naturellement au complot et campent devant la prison de la rue Juliette Dodu. Axel Kichenin est finalement remis en liberté mais néanmoins condamné au terme de son procès.
Le docteur Kichenin vient d'inaugurer la longue liste d'élus qui auront maille à partir avec la justice et qui, comme lui pour quelques uns d'entre eux, fréquenteront la prison. Reconnu coupable, déchu de ses droits civiques, le docteur Kichenin sera gracié par François Mitterrand à l'occasion de sa réélection en 1988.
Le Dr Kichenin connait alors une traversée du désert de plusieurs années, avant de réapparaitre aux élections de 1998 à la tête d'un mouvement qui s'appelle désormais l'Union des Progressistes Réunionnais (UPR). Elu au Conseil Général en 1998, le docteur Kichenin fait battre Jean-Claude Fruteau à la présidence de l'assemblée départementale en lui préférant la candidature de Jean-Luc Poudroux. Vice-président du Conseil Général entre 1998 et 2004, en charge de la Coopération régionale, le docteur Kichenin présidera notamment le Conseil d'Administration du CHD, mais ne réussira jamais plus à reconquérir la municipalité de Sainte-Marie.
Quant à son parti politique, lâché par ses soutiens et amis de la première heure suite aux multiples démêlés de son fondateur avec la justice, et malgré ses changements de noms successifs, il ne réussira jamais à avoir une implantation autrement que sainte-marienne.
Si l’on peut considérer que le Dr Kichenin n’a pas réussi une implantation politique dans le temps et en dehors de son fief saint-marien, il aura incontestablement réussi à graver dans l’histoire de notre ile son combat culturel, ce par quoi le jeune étudiant s'était fait connaitre dans les années 70.