Alain Juppé poursuit sa visite dans notre département. Le candidat pour les les primaires du parti Les Républicains est allé ce matin à la rencontre du groupe de dialogue interreligieux, à l'ashram du Port.
L'ancien Premier ministre a rappelé que la société française était traversée de questionnements, notamment identitaires qui sont "malheureusement exploités". "La question de l’islam se pose en France métropolitaine. Certains considèrent qu’il y a incompatibilité entre islam et République, et si on applique cette thèse, on risque d’arriver à la guerre civile", craint Alain Juppé, qui "se bat contre cette idée".
Il a rappelé qu’il était convaincu que la lecture du Coran était compatible avec les valeurs républicaines. Malgré tout, il estime que les autorités musulmanes sont les mieux placées pour faire ce passer ce message.
Dans le domaine scolaire, il est favorable à l'enseignement du fait religieux à l’école mais il estime pour autant que "le développement de la spiritualité reste le rôle des responsables religieux". Alain Juppé se pose en défenseur d’une certaine "spiritualité républicaine", tout en étant "contre toute forme de prosélytisme".
Sur la laïcité, le maire de Bordeaux a rappelé qu’elle "n’était une machine de guerre contre les religions. "C’est même l’inverse, puisque c’est la reconnaissance de la liberté et de choisir celle que l'on souhaite pratiquer", a-t-il affirmé.
Au cours de sa rencontre avec le groupe de dialogue interreligieux, Alain Juppé s'est dit frappé par le "vivre ensemble réunionnais". "C’est frappant de voir des catholiques, protestants, sunnites, chiites, bouddhistes, travailler dans un esprit de compréhension. C’est la façon dont vous êtes parvenus à créer ce vivre-ensemble dans un climat de sérénité et de respect mutuel qui peut servir de modèle. La Réunion peut servir de référence et de relais pour inspirer la réflexion et le travail au niveau national", a déclaré l'ancien locataire de Matignon, qui aimerait voir "la France devenir une grande Réunion."