Dans son modeste atelier Gérard ALLAMELE a démarré son activité il y a 11 ans. Au chômage ce jeune formateur de peintres en bâtiment a laissé sa foi et sa passion guider sa reconversion vers l'artisanat en coutellerie : "c'était un rêve d'enfant. Petit garçon, je jouais aux épées. Aussi mon entourage et moi-même ne nions pas l'appel de Dieu à cela"
Certifié en métallerie, reconnu parmi les couteliers de France, Gérard se particularise au sein de son île dans la fabrication du sabre sacré le"arloi" et relance ainsi en 1999 un commerce perdu. N'importe qui ne peut pas exercer ce noble métier.Des rites et des "secrets" accompagnent en effet les gestes habiles de Gérard.Cette arme religieuse n'a en effet d'usage que dans les milieux sacrés.
C'est à la Rivière St Louis auprès d'un ancien qu'il va puiser oralement ce rituel" Il m'a dit : voilà fais telle chose, telle manière, voila ce que un vieux y peu apport a out reussit" nous raconte Gérard. Petit fils d'un homme respectable, les portes des Anciens s'ouvrent à lui et il hérite à Saint André d'une enclume datant de 1938 qui jusqu'à aujourd'hui est utilisée par l'artisan.
Ce qui n'est pas sans intérêt car selon la tradition indienne, plus les objets sacrés traversent le temps, plus ils s'imprègnent de force spirituelle. A St André toujours, un 3e homme âgé lui fera la démonstration des gestes de l'ouvrir forgeron.
L'Art du "arloi" s'exprime à la fois avec religiosité et avec la technicité de l'ouvrier. Des heures favorables, des prières annoncent le travail de la forge. Le dévot rythme dans un premier temps son enclume de 3 coups.La triple sonorité rappelle ainsi la clochette scandant les cérémonies (symbole de l'invocation divine). Mais elle rappelle aussi les 3 sons que doit faire retentir le "carbanon", creuset sacré destiné à recueillir le sang de l'animal.
Certifié en métallerie, reconnu parmi les couteliers de France, Gérard se particularise au sein de son île dans la fabrication du sabre sacré le"arloi" et relance ainsi en 1999 un commerce perdu. N'importe qui ne peut pas exercer ce noble métier.Des rites et des "secrets" accompagnent en effet les gestes habiles de Gérard.Cette arme religieuse n'a en effet d'usage que dans les milieux sacrés.
C'est à la Rivière St Louis auprès d'un ancien qu'il va puiser oralement ce rituel" Il m'a dit : voilà fais telle chose, telle manière, voila ce que un vieux y peu apport a out reussit" nous raconte Gérard. Petit fils d'un homme respectable, les portes des Anciens s'ouvrent à lui et il hérite à Saint André d'une enclume datant de 1938 qui jusqu'à aujourd'hui est utilisée par l'artisan.
Ce qui n'est pas sans intérêt car selon la tradition indienne, plus les objets sacrés traversent le temps, plus ils s'imprègnent de force spirituelle. A St André toujours, un 3e homme âgé lui fera la démonstration des gestes de l'ouvrir forgeron.
L'Art du "arloi" s'exprime à la fois avec religiosité et avec la technicité de l'ouvrier. Des heures favorables, des prières annoncent le travail de la forge. Le dévot rythme dans un premier temps son enclume de 3 coups.La triple sonorité rappelle ainsi la clochette scandant les cérémonies (symbole de l'invocation divine). Mais elle rappelle aussi les 3 sons que doit faire retentir le "carbanon", creuset sacré destiné à recueillir le sang de l'animal.
"Nous pouvons voir à l'arrière plan la forge artisanale qui est manuelle et en premier plan l'enclume qui date de 1938. Il faut savoir que l'arloi est fabriqué entièrement à partir de matériaux de récupération."
Vivre au coeur du XXIe siècle fait des fabricants d'arlois des artisans de qualité. Les valeurs républicaines de la société française permettent aux artistes d'exprimer leur passion jusqu'à l'esthétisme. En effet, les engagés sous l'emprise du colonialisme se cachaient pour fabriquer l'outil religieux. La beauté et la finesse du travail n'étaient pas jadis aussi bien rendus.
C'est avec fierté que Gérard échange les pratiques artistiques de l'acier avec ses collègues artisans de Métropole. Il a même eu l'occasion de répondre à une commande de la Communauté indienne de Martinique. Notre artiste compte ainsi, user à bon escient de son art dans l'économie réunionnaise. Il souhaiterait élargir sa passion à toute l'île en créant sa propre coutellerie et par la même ses propres embauches.Ses valeurs ancestrales seraient-elles alors pour ce jeune français un tremplin qui lui permettrait de participer activement au commerce de la société réunionnaise ?
Article issu de SANGAM N°25.
Vivre au coeur du XXIe siècle fait des fabricants d'arlois des artisans de qualité. Les valeurs républicaines de la société française permettent aux artistes d'exprimer leur passion jusqu'à l'esthétisme. En effet, les engagés sous l'emprise du colonialisme se cachaient pour fabriquer l'outil religieux. La beauté et la finesse du travail n'étaient pas jadis aussi bien rendus.
C'est avec fierté que Gérard échange les pratiques artistiques de l'acier avec ses collègues artisans de Métropole. Il a même eu l'occasion de répondre à une commande de la Communauté indienne de Martinique. Notre artiste compte ainsi, user à bon escient de son art dans l'économie réunionnaise. Il souhaiterait élargir sa passion à toute l'île en créant sa propre coutellerie et par la même ses propres embauches.Ses valeurs ancestrales seraient-elles alors pour ce jeune français un tremplin qui lui permettrait de participer activement au commerce de la société réunionnaise ?
Article issu de SANGAM N°25.