INDE : LA COLÈRE MONTE CONTRE LES VIOLENCES POLICIÈRES

Deux hommes sont décédés après avoir été interpellés par la police.


Que s’est-il passé le 19 juin ? La mort d’un père et de son fils, victimes de tortures policières selon leur famille après leur arrestation, a suscité en Inde une vague d’indignation contre la brutalité des forces de l’ordre, certains faisant le parallèle avec le meurtre aux Etats-Unis de George Floyd.

J. Jayaraj, 58 ans, et Bennicks Immanuel, 31 ans, avaient été arrêtés le 19 juin dans l’Etat du Tamil Nadu (sud), accusés d’avoir laissé ouvert leur commerce après l’heure légale, malgré le confinement en vigueur lié à la pandémie de coronavirus. Ils sont décédés quelques jours plus tard à l’hôpital, selon des sources officielles. Leur famille accuse les policiers de violences sur eux et affirme qu’ils souffraient d’hémorragies rectales. Deux policiers impliqués dans leur arrestation ont été suspendus, selon le gouvernement de l’Etat.

« Nous demandons la même justice que nous l’avons fait pour George Floyd »

La mort des deux hommes dans la petite ville de Sathankulam a provoqué une vague de protestation dans l’Etat, où les commerçants ont déclenché une grève mercredi. « Les coupables ne doivent pas rester impunis », a tweeté samedi la star de Bollywood, Priyanka Chopra Jonas. « Nous demandons la même justice que nous l’avons fait pour George Floyd », a déclaré de son côté l’actrice Krystle D’souza. L’avocat et militant Jignesh Mevani a écrit que les « George Floyd de l’Inde sont beaucoup trop nombreux ».

Afro-américain de 46 ans, George Floyd, a été tué par un policier blanc à Minneapolis le 25 mai, déclenchant des émeutes aux Etats-Unis et une vague d’indignation internationale. Selon un rapport de la Commission nationale des droits de l’Homme, 3.146 personnes sont mortes dans les locaux de la police indienne en 2017-18. Selon la même source, la police affirme souvent qu’il s’agit de suicides ou de morts naturelles.

« La violence et la torture dans les locaux de la police (…) sont devenues quasiment routinières », accuse l’organisation. Selon des militants des droits humains, les condamnations de policiers sont extrêmement rares.



        


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