L'INDE ALERTE SUR LES ATTAQUES VISANT LES MINORITÉS AU BANGLADESH

En proie à une crise politique majeure, le Bangladesh a été lundi le théâtre d’attaques visant les commerces, maisons et temples appartenant à des hindous. Des violences qui suscitent l’inquiétude de l'Inde voisine.


Les manifestations étudiantes au Bangladesh ont contraint la Première ministre Sheikh Hasina à démissionner et à quitter le pays. Son départ pourrait fortement contrarier le grand pays voisin, l'Inde, dans lequel elle a trouvé refuge. Une implication indienne d'autant plus possible que des centaines de maisons, commerces et temples de la minorité hindoue vivant au Bangladesh ont été vandalisés depuis l'éviction de la Première ministre, a indiqué mardi une association communautaire à l'agence de presse Reuters.

L'Inde, principalement hindoue, s'est dite préoccupée par ces attaques. Les hindous représentent environ 8 % des 170 millions d'habitants du Bangladesh et ont historiquement soutenu le parti de Sheikh Hasina, qui se définit comme largement laïc, au lieu du bloc d'opposition qui comprend un parti islamiste. L'ex-Première ministre entretenait de très bonnes relations avec Narendra Modi, son homologue indien. Ensemble, ils ont signé plusieurs accords territoriaux et commerciaux.

Révolte étudiante au Bangladesh : le pouvoir vacille après une répression sanglante

L'éviction de la Première ministre a créé un vide dans lequel certains se sont engouffrés, des extrémistes musulmans avec à la clé, des violences commises, notamment à l'égard de la communauté hindoue. De son côté, le gouvernement indien juge « particulièrement inquiétant » le fait que « les minorités, leurs entreprises et leurs temples ont été attaqués à plusieurs endroits ». « Nous estimons que 19 000 ressortissants indiens, dont environ 9 000 étudiants, vivent dans le pays. La plupart des étudiants sont déjà rentrés en Inde au mois de juillet », indique le ministère indien des Affaires étrangères dans un communiqué publié sur son site le 6 août.

Des temples hindous saccagés

Les réseaux sociaux ont été inondés d’informations faisant état d’attaques de propriétés et de temples hindous, rapporte le New York Times mercredi. Le Conseil de l'unité chrétienne bouddhiste hindoue du Bangladesh (BHBCUC) a affirmé que 200 à 300 maisons et entreprises, principalement hindoues, avaient été vandalisées depuis lundi et que 15 à 20 temples hindous avaient été saccagés. Près de 40 personnes ont été blessées, mais sans faire de morts, a indiqué à Reuters son secrétaire général, Rana Dasgupta.

Après plusieurs jours d’affrontements et au moins 300 morts, la Première ministre du Bangladesh a dû se résoudre à fuir le pays en hélicoptère lundi 5 août, après avoir quitté son palais. Elle a rejoint la ville indienne d’Agartala, à la frontière est, selon la chaîne CNN-News18. Le palais de Sheikh Hasina dans la capitale, Dacca, a été pris d'assaut par des milliers de manifestants, selon des images télévisées. Elle était au pouvoir depuis 2009, après un premier mandat entre 1996 et 2001.


Dans une adresse à la nation, le commandant en chef de l'armée, le général Waker-Uz-Zaman, a annoncé la démission de Sheikh Hasina et assuré qu'un gouvernement intérimaire serait prochainement formé.



        


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