Elle a bien évidemment fait le voyage jusqu'à Paris pour la Cop21. Cette routière de la défense de l'environnement n'a raté aucun des grands rendez-vous planétaires de ces 30 dernières années. Vandana Shiva c’est la Pierre Rabhi indienne. Avec ses éternels saris, bindi au front et sourire aux lèvres, la militante écologiste, altermondialiste et féministe arpente inlassablement le monde pour défendre la cause des petits paysans indiens criblés de dettes, mener les cortèges contre l’agrobusiness, interpeller les hommes politiques sur les dangers des semences transgéniques, intenter des procès aux multinationales et propager la bonne parole de conférences en tables rondes.
Une ferme biologique dans l'Himalaya
Prix Nobel alternatif 1993 (décerné à des militants qui cherchent à apporter des réponses pratiques aux défis globaux), elle est ce qu’on appelle un "changemaker", une "créatrice de changement". Le combat de sa vie, c'est la conservation de la biodiversité et la protection des droits des fermiers face aux industriels des semences.
A Dehradun, sur les contreforts de l’Himalaya, où elle a grandit avec la nature, entre sa mère qui cultivait les champs et son père garde forestier, Vandana Shiva a établi une ferme biologique dès les années 80. Elle y collecte des semences, assure la préservation et le renouvellement des variétés, et initie des paysans à des pratiques agro-écologiques.
Avec son association Navdanya ("neuf graines"), elle a progressivement construit un réseau de formation à l’agriculture biologique, aidé à la création de plus de 120 banques de semences en Inde, et de centaines d'autres dans le reste du monde, et formé 500.000 fermiers indiens à l’agriculture durable.
Coton Bt et suicide de paysans
L'icône des écolos du sous-continent a eu droit à de grandes victoires, comme lorsqu’elle a obtenu la fermeture de l'usine Coca-Cola dans l’Etat indien du Kerala en 2004, mais aussi à de grandes controverses. Pour avoir mené campagne contre l'introduction du coton Bt (transgénique) qu'elle accuse d'avoir conduit des milliers de petits agriculteurs indiens surendettés au suicide – les fermiers devant chaque année acheter les semences, et les pesticides qui vont avec, aux multinationales –, Vandana Shiva a fait l'objet de violentes attaques.
A l'étranger, deux longs articles du "New Yorker" et de "Forbes", deux revues très respectées, ont mis dernièrement en doute sa légitimité sur ces sujets. En Inde, elle est la bête noire du gouvernement nationaliste hindou de Narendra Modi, qui considère le modèle de développement alternatif qu'elle prône, fondé sur la justice climatique, la biodiversité et l’agriculture durable, comme une entrave à la course vers le progrès.
Des "actions anti-développement"
Un rapport des services de renseignement indiens qui a fuité en juin 2014 accuse les "actions anti-développement" d'ONG, notamment de Greenpeace India et Vandana Shiva, nommément cités, contre des mines de charbon, des centrales nucléaires, des cultures OGM, etc., d'avoir coûté au pays jusqu'à trois points de PIB.
L'Inde est déjà le quatrième plus gros émetteur de gaz à effet de serre du monde (même si ses émissions par habitant sont moindres que celles des grands pays industrialisés). Bien décidé à continuer à nourrir sa croissance économique de 7%, New Delhi ne veut reculer devant aucun moyen : énergies renouvelables, nucléaire, charbon et… chasse aux organisations de défense de l'environnement.
Le gouvernement Modi a ainsi interdit plusieurs milliers d'ONG de recevoir des financements étrangers. Vandana Shiva est aussitôt montée au créneau :
Ils ne sont pas allergiques aux financements étrangers pour la défense ou le chemin de fer mais seulement quand il s'agit de la société civile", s'est-elle indignée.
Rien ne la fera taire. A Paris, elle vient récolter des signatures pour son Pacte citoyen pour la Terre, qui appelle tous les citoyens du monde à s’engager pour la protection de la planète en favorisant la transition vers une agriculture écologiquement responsable. Le 5 décembre, elle débattra dans la Grande Halle de la Villette avec le Canadien Paul Watson, militant pour la sauvegarde des océans, ou le Britannique Rob Hopkins, confondateur du mouvement des villes en transition.
Une ferme biologique dans l'Himalaya
Prix Nobel alternatif 1993 (décerné à des militants qui cherchent à apporter des réponses pratiques aux défis globaux), elle est ce qu’on appelle un "changemaker", une "créatrice de changement". Le combat de sa vie, c'est la conservation de la biodiversité et la protection des droits des fermiers face aux industriels des semences.
A Dehradun, sur les contreforts de l’Himalaya, où elle a grandit avec la nature, entre sa mère qui cultivait les champs et son père garde forestier, Vandana Shiva a établi une ferme biologique dès les années 80. Elle y collecte des semences, assure la préservation et le renouvellement des variétés, et initie des paysans à des pratiques agro-écologiques.
Avec son association Navdanya ("neuf graines"), elle a progressivement construit un réseau de formation à l’agriculture biologique, aidé à la création de plus de 120 banques de semences en Inde, et de centaines d'autres dans le reste du monde, et formé 500.000 fermiers indiens à l’agriculture durable.
Coton Bt et suicide de paysans
L'icône des écolos du sous-continent a eu droit à de grandes victoires, comme lorsqu’elle a obtenu la fermeture de l'usine Coca-Cola dans l’Etat indien du Kerala en 2004, mais aussi à de grandes controverses. Pour avoir mené campagne contre l'introduction du coton Bt (transgénique) qu'elle accuse d'avoir conduit des milliers de petits agriculteurs indiens surendettés au suicide – les fermiers devant chaque année acheter les semences, et les pesticides qui vont avec, aux multinationales –, Vandana Shiva a fait l'objet de violentes attaques.
A l'étranger, deux longs articles du "New Yorker" et de "Forbes", deux revues très respectées, ont mis dernièrement en doute sa légitimité sur ces sujets. En Inde, elle est la bête noire du gouvernement nationaliste hindou de Narendra Modi, qui considère le modèle de développement alternatif qu'elle prône, fondé sur la justice climatique, la biodiversité et l’agriculture durable, comme une entrave à la course vers le progrès.
Des "actions anti-développement"
Un rapport des services de renseignement indiens qui a fuité en juin 2014 accuse les "actions anti-développement" d'ONG, notamment de Greenpeace India et Vandana Shiva, nommément cités, contre des mines de charbon, des centrales nucléaires, des cultures OGM, etc., d'avoir coûté au pays jusqu'à trois points de PIB.
L'Inde est déjà le quatrième plus gros émetteur de gaz à effet de serre du monde (même si ses émissions par habitant sont moindres que celles des grands pays industrialisés). Bien décidé à continuer à nourrir sa croissance économique de 7%, New Delhi ne veut reculer devant aucun moyen : énergies renouvelables, nucléaire, charbon et… chasse aux organisations de défense de l'environnement.
Le gouvernement Modi a ainsi interdit plusieurs milliers d'ONG de recevoir des financements étrangers. Vandana Shiva est aussitôt montée au créneau :
Ils ne sont pas allergiques aux financements étrangers pour la défense ou le chemin de fer mais seulement quand il s'agit de la société civile", s'est-elle indignée.
Rien ne la fera taire. A Paris, elle vient récolter des signatures pour son Pacte citoyen pour la Terre, qui appelle tous les citoyens du monde à s’engager pour la protection de la planète en favorisant la transition vers une agriculture écologiquement responsable. Le 5 décembre, elle débattra dans la Grande Halle de la Villette avec le Canadien Paul Watson, militant pour la sauvegarde des océans, ou le Britannique Rob Hopkins, confondateur du mouvement des villes en transition.